La Cour suprême des États-Unis examine l’immunité des médias sociaux dans le cadre d’un procès concernant une vidéo d’ISIS

La Cour suprême se pronon­cera mar­di pour la pre­mière fois sur la ques­tion de savoir si les entre­pris­es tech­nologiques sont tou­jours exemp­tées de toute respon­s­abil­ité dans le cadre de pour­suites judi­ci­aires découlant de con­tenus prob­lé­ma­tiques pub­liés par des utilisateurs.

La Cour suprême retient une par­tie de la respon­s­abil­ité du meurtre d’une étu­di­ante améri­caine, Nohe­mi González, dans les atten­tats de Paris de 2015 dirigés par le groupe ter­ror­iste État islamique en approu­vant des vidéos pro­mou­vant des idées islamistes vio­lentes J’ai l’in­ten­tion de tenir une plaidoirie pour un procès pré­ten­dant que je…

La ques­tion est de savoir s’il existe des lim­ites aux pro­tec­tions en matière de respon­s­abil­ité des sociétés Inter­net adop­tées par le Con­grès en 1996 dans le cadre du Com­mu­ni­ca­tions Decen­cy Act. Mal­gré la crois­sance explo­sive du pou­voir et de l’in­flu­ence d’In­ter­net, la Cour suprême ne s’est jamais penchée sur la question.

Le procès, dont les entre­pris­es tech­nologiques ont prévenu qu’il por­tait sur la ques­tion de savoir si la sec­tion 230 s’ap­plique aux sit­u­a­tions où les plate­formes recom­man­dent active­ment du con­tenu aux util­isa­teurs par le biais d’al­go­rithmes, pour­rait boule­vers­er le fonc­tion­nement actuel d’Internet.

Cette ques­tion juridique inédite a don­né lieu à une alliance idéologique inhab­ituelle entre l’ad­min­is­tra­tion Biden et cer­tains lég­is­la­teurs répub­li­cains de pre­mier plan, dont les séna­teurs Ted Cruz et Josh Haw­ley du Texas. Ted Cruz du Texas et Josh Haw­ley du Mis­souri ont déposé des mémoires sou­tenant au moins cer­taines des reven­di­ca­tions juridiques de la famille Gonzalez.

La pos­si­bil­ité de mod­i­fi­er la sec­tion 230 est un domaine dans lequel le prési­dent Joe Biden et cer­tains de ses plus fer­vents détracteurs sont d’ac­cord, mais ne s’en­ten­dent pas sur le pourquoi du comment.

En général, les con­ser­va­teurs affir­ment que les entre­pris­es cen­surent le con­tenu de manière inap­pro­priée, tan­dis que les libéraux sou­ti­en­nent que les entre­pris­es de médias soci­aux dif­fusent une rhé­torique de droite dan­gereuse et ne font pas assez pour l’ar­rêter. La Cour suprême, qui dis­pose d’une majorité con­ser­va­trice de 6 con­tre 3, ne sait pas com­ment elle va abor­der la question.

Gon­za­lez, 23 ans, étu­di­ait en France et a été tuée alors qu’elle mangeait dans un restau­rant au cours d’une série d’at­taques ter­ror­istes menées par ISIS.

Sa famille allègue que YouTube, pro­priété de Google, a con­tribué à la dif­fu­sion des mes­sages d’I­SIS. L’ac­tion en jus­tice porte sur l’u­til­i­sa­tion d’al­go­rithmes par YouTube pour sug­gér­er des vidéos en fonc­tion de ce que les util­isa­teurs ont regardé dans le passé. Les avo­cats de la famille de la vic­time font val­oir que le rôle act­if de YouTube va au-delà des types de com­porte­ment que le Con­grès entendait pro­téger en ver­tu de l’ar­ti­cle 230.

La famille a inten­té une action en jus­tice devant un tri­bunal fédéral du nord de la Cal­i­fornie en 2016, affir­mant que YouTube a vio­lé une “loi antiter­ror­iste” qui lui per­met de pour­suiv­re toute per­son­ne ou entité qui “aide” les actes ter­ror­istes, espère-t-elle. ing.

Un juge fédéral a rejeté l’ac­tion pour des raisons de § 230. La déci­sion a été con­fir­mée en juin 2021 par la cour d’ap­pel du neu­vième cir­cuit à San Fran­cis­co, réglant ain­si des pour­suites sim­i­laires inten­tées con­tre des sociétés tech­nologiques par des familles d’autres vic­times d’at­ten­tats terroristes.

Les recom­man­da­tions sont désor­mais mon­naie courante sur tous les ser­vices en ligne, et pas seule­ment sur YouTube, de sorte que la déci­sion finale de la Cour suprême pour­rait avoir des réper­cus­sions con­sid­érables. Au lieu de se con­cen­tr­er sur les flux chronologiques, des plate­formes comme Insta­gram, Tik­Tok, Face­book et Twit­ter se sont depuis longtemps tournées vers les moteurs de recom­man­da­tion et les algo­rithmes pour déter­min­er ce que les gens regar­dent le plus.

L’au­di­ence de mar­di est la pre­mière de deux ses­sions con­sacrées aux entre­pris­es de médias soci­aux devant la Cour suprême. Mer­cre­di, la Cour suprême enten­dra des appels con­nex­es sur la ques­tion de savoir si Twit­ter peut être tenu respon­s­able en ver­tu des lois antiterroristes.

La même cour d’ap­pel qui a enten­du l’af­faire Gon­za­les a relancé une plainte déposée par les proches du ressor­tis­sant jor­danien Naulas Arasaf, décédé dans une attaque ter­ror­iste à Istan­bul en 2017. La famille a accusé Twit­ter, Google et Face­book de favoris­er la prop­a­ga­tion de l’idéolo­gie islamiste rad­i­cale, une allé­ga­tion qu’ils nient. L’af­faire n’a pas encore abor­dé la ques­tion de l’im­mu­nité au titre de l’ar­ti­cle 230.

La Cour suprême a jusqu’à présent refusé d’en­ten­dre des affaires impli­quant la sec­tion 230. Le juge con­ser­va­teur Clarence Thomas a cri­tiqué les géants de la tech­nolo­gie pour leur pou­voir de marché et leur influence.

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