L’épouse d’un ex-employé de librairie de Shanghai empêchée de quitter la Chine

La police chi­noise a empêché une femme de ren­tr­er chez elle en Floride afin de faire revenir son mari en Chine, a‑t-elle écrit dans une let­tre ouverte.

Cette affaire serait le dernier cas en date dans lequel les autorités chi­nois­es ont émis une “inter­dic­tion de départ” à l’en­con­tre de la famille de l’in­téressé et l’ont con­traint à ren­tr­er au Japon.

Fan Xi, 51 ans, a déclaré dans une plainte adressée aux autorités que la police avait dit qu’elle était “inno­cente” mais qu’elle ne pou­vait pas ren­tr­er tant que son mari, un ancien compt­able qui a quit­té la Chine après la fer­me­ture de son mag­a­sin pour des raisons poli­tiques, n’ap­pa­raî­trait pas. J’ai écrit.

Elle a été inter­dite de vol à Shang­hai en août dernier et n’a pas pu quit­ter la Chine depuis, dit son mari Miao Yu.

L’in­ter­dic­tion de sor­tie, assim­ilée par les cri­tiques à une prise d’o­tages, a touché aus­si bien les citoyens chi­nois que les étrangers. Le gou­verne­ment améri­cain cite l’in­ter­dic­tion de sor­tie comme un risque dans son con­seil aux voyageurs vers la Chine.

Mme Yu a refusé de don­ner ses coor­don­nées par crainte pour la sécu­rité de sa femme. Elle a cepen­dant demandé à un jour­nal­iste de l’As­so­ci­at­ed Press de se join­dre à elles lors de l’ap­pel et a con­fir­mé qu’elle avait écrit la let­tre, mais a refusé de faire d’autres commentaires.

Le Bureau munic­i­pal de la sécu­rité publique de Shang­hai n’a pas répon­du immé­di­ate­ment à une ques­tion envoyée par fax lun­di, et un porte-parole du min­istère des affaires étrangères a déclaré ne pas avoir con­nais­sance de cette affaire.

Mais les pro­cureurs chi­nois ont déjà décrit la pra­tique con­sis­tant à utilis­er les inter­dic­tions de voy­ager pour les familles afin de faire pres­sion sur les per­son­nes recher­chées pour qu’elles ren­trent chez elles.

Dans un mémo sur le vol pré­sumé de 6 mil­lions de dol­lars d’un ancien homme d’af­faires chi­nois qui a immi­gré au Cana­da, le min­istère pub­lic a déclaré avoir mis en place une unité d’en­quête spé­ciale pour “faire pres­sion sur sa survie” et a ajouté que “ses proches et de saper leur sou­tien émo­tion­nel”, dit-il, ajoutant que son fils, sa belle-fille et son ex-femme ont été inter­dits de quit­ter le pays.

De nom­breux pays peu­vent inter­dire le départ de per­son­nes soupçon­nées d’un crime ou req­ui­s­es comme témoins dans un tri­bunal. Mais les experts affir­ment que l’in­ter­dic­tion de voy­ager de la Chine dépasse cette norme internationale.

Yu a dirigé l’une des librairies indépen­dantes les plus célèbres de Shang­hai jusqu’en 2018, lorsque les autorités locales ont empêché sa librairie Jifeng de renou­vel­er son bail, la met­tant effec­tive­ment hors service. 

À l’époque, un respon­s­able du bureau de la sécu­rité publique lui a dit qu’il y avait “trop d’u­ni­ver­si­taires sen­si­bles” et “beau­coup de pro­pos sen­si­bles” dans son magasin.

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