NEWS: Turquie
Une journaliste risque la peine de 4 ans de prison pour avoir insulté le président.

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Un tri­bunal turc a ordon­né l’emprisonnement du célèbre jour­nal­iste Sedef Kabas dans l’at­tente de son procès pour avoir insulté le prési­dent Recep Tayyip Erdo­gan en ver­tu d’une loi qui a vu des dizaines de mil­liers de per­son­nes poursuivies.

La police a arrêté Kabas tôt same­di matin et l’a emmenée au poste de police prin­ci­pal d’Is­tan­bul avant de la trans­fér­er au tri­bunal prin­ci­pal de la ville, qui a statué en faveur de son arresta­tion officielle.

L’in­sulte pré­sumée pre­nait la forme d’un proverbe lié au palais que Kabas a exprimé à la fois sur une chaîne de télévi­sion d’op­po­si­tion et sur son compte Twit­ter, sus­ci­tant la con­damna­tion des respon­s­ables gouvernementaux.

“Quand le bœuf monte au palais, il ne devient pas roi, mais le palais devient une grange”, a‑t-elle tweeté.

Fahret­tin Altun, chef du départe­ment des com­mu­ni­ca­tions de la Turquie, a dénon­cé la déclaration.

“L’hon­neur du bureau de la prési­dence est l’hon­neur de notre pays… Je con­damne les insultes vul­gaires faites con­tre notre prési­dent et son bureau”, a tweeté Altun.

Abdul­hamit Gul, le min­istre turc de la Jus­tice, a égale­ment déclaré sur Twit­ter que Kabas “obtiendrait ce qu’elle mérite” pour ses pro­pos “illé­gaux”.

Kabas, 53 ans, a ani­mé une série d’émis­sions de télévi­sion de haut niveau au cours d’une car­rière s’é­ta­lant sur trois décennies.

Elle a été envoyée à la prison de Bakirkoy à Istan­bul, a déclaré son avo­cat Ugur Poyraz, ajoutant qu’il ferait appel de la déci­sion “illé­gale” lun­di. “Nous espérons que la Turquie pour­ra bien­tôt revenir à l’é­tat de droit”, a ajouté Poyraz.

Mer­dan Yanardag, rédac­teur en chef de la chaîne Tele 1, sur laque­lle Kabas a fait les com­men­taires, a vive­ment cri­tiqué son arrestation.

“Sa déten­tion du jour au lende­main à 2h du matin à cause d’un proverbe est inac­cept­able”, a‑t-il écrit sur les réseaux soci­aux. “Cette posi­tion est une ten­ta­tive d’in­tim­i­da­tion des jour­nal­istes, des médias et de la société.”

La loi sur l’in­sulte au prési­dent est pas­si­ble d’une peine d’emprisonnement d’un à qua­tre ans.

Le chien de garde des médias turcs RTUK a ouvert séparé­ment une enquête sur Tele 1 pour “déc­la­ra­tions inac­cept­a­bles visant notre prési­dent”, a tweeté ven­dre­di soir son prési­dent, Ebubekir Sahin.

Insul­ter Erdo­gan
En octo­bre dernier, le plus haut tri­bunal européen des droits de l’homme a appelé la Turquie à mod­i­fi­er la lég­is­la­tion après avoir jugé que la déten­tion d’un homme en ver­tu de la loi vio­lait sa lib­erté d’expression.

Des dizaines de mil­liers de per­son­nes ont été inculpées et con­damnées pour avoir insulté Erdo­gan au cours des sept années écoulées depuis qu’il est passé de Pre­mier min­istre à président.

En 2020, 31 297 enquêtes ont été ouvertes en rela­tion avec l’ac­cu­sa­tion, 7 790 dossiers ont été déposés et 3 325 ont abouti à des con­damna­tions, selon les don­nées du min­istère de la Jus­tice. Ces chiffres étaient légère­ment inférieurs à ceux de l’an­née précédente.

Depuis 2014, année où Erdo­gan est devenu prési­dent, 160 169 enquêtes ont été ouvertes pour insulte au prési­dent, 35 507 affaires ont été déposées et il y a eu 12 881 condamnations.

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