Vous avez peut-être entendu parler du microbiote intestinal, la communauté de micro-organismes qui peuplent votre tube digestif.
Ces microbes, principalement des bactéries, ont été associés à de nombreux aspects de votre santé, de votre système immunitaire et de votre métabolisme, à votre humeur et à votre fonction cérébrale.
Mais que savez-vous réellement du microbiote intestinal ? Il existe de nombreux mythes et idées fausses qui circulent dans les médias et sur Internet, certains pouvant être trompeurs ou inexacts.
Dans un article de synthèse publié dans Nature Microbiology, deux microbiologistes britanniques, Alan Walker et Lesley Hoyles, démontent 12 mythes courants sur le microbiote intestinal. Ils fournissent également une évaluation critique de l’état actuel des connaissances dans ce domaine.
Voici quelques-uns des mythes qu’ils abordent :
- Le microbiote intestinal n’est pas une découverte récente. Les scientifiques étudient les microbes présents dans l’intestin humain depuis la fin du 19e siècle, lorsqu’ils ont isolé pour la première fois des échantillons bactériens à partir de matières fécales.
- L’axe intestin-cerveau, la communication entre l’intestin et le cerveau, n’est pas un concept récent non plus. Les chercheurs explorent la relation entre le système digestif et le système nerveux depuis des siècles, mais ce n’est que dans les dernières décennies qu’ils ont découvert comment elle fonctionne dans les deux sens.
- Le microbiote humain ne pèse pas 1 à 2 kilogrammes, comme souvent rapporté. Ce chiffre est basé sur une estimation qui n’a pas de source claire. Walker et Hoyles calculent que le microbiote humain pèse probablement moins de 500 grammes, en se basant sur le poids des matières fécales, du contenu colique et des cellules microbiennes.
- Le corps humain ne contient pas 10 fois plus de cellules microbiennes que de cellules humaines. Ce rapport est basé sur un calcul approximatif des années 1970 qui a été remis en question par des études plus récentes. Le rapport réel est probablement plus proche de 1:1, selon des facteurs tels que la masse corporelle, l’âge et le régime alimentaire.
- Les bébés n’héritent pas de leur microbiote de leur mère à la naissance. Si certains microbes sont transmis de la mère au bébé lors de l’accouchement, la plupart d’entre eux ne persistent pas à long terme. Le microbiote du bébé se développe au fil du temps et est influencé par de nombreux facteurs environnementaux.
- Le microbiote intestinal n’est pas statique ou fixe. Il change tout au long de la vie en réponse à divers stimuli internes et externes, tels que l’alimentation, les médicaments, le stress, les infections et le vieillissement. Le microbiote intestinal est également très variable d’un individu à l’autre, même entre jumeaux identiques.
Ce ne sont là que quelques-uns des mythes que Walker et Hoyles abordent dans leur article. Ils traitent également d’autres sujets, tels que le rôle des probiotiques et des prébiotiques, les effets des antibiotiques et des transplantations fécales, et les défis liés à l’étude du microbiote intestinal chez l’homme.
Les auteurs espèrent que leur article contribuera à clarifier certaines des incompréhensions courantes sur le microbiote intestinal et à fournir une perspective équilibrée sur son importance pour la santé humaine.
Ils reconnaissent également qu’il reste encore beaucoup à apprendre sur cet écosystème complexe et dynamique, et qu’il faut davantage de recherches rigoureuses et reproductibles pour faire progresser ce domaine.
Le microbiote intestinal est un sujet fascinant qui a de nombreuses implications pour notre bien-être. Mais c’est aussi un sujet qui nécessite une interprétation prudente et une pensée critique.
Comme le concluent Walker et Hoyles : “Nous devons être enthousiasmés par ce que nous savons de nos microbes intestinaux, mais aussi conscients de ce que nous ignorons.”
Poster un Commentaire